Confinement & Biodiversité

Médias, témoignages divers, on nous a abreuvé d’articles de presse ou bien de reportages vidéo illustrant la phrase passe-partout « la nature a repris ses droits ».

Quels bénéfices réels le confinement a-t-il bien pu avoir sur la faune et la flore ?

L’esprit scientifique exige des preuves. Sauf à avoir réalisé des inventaires pendant la période du confinement sur un périmètre d’étude significatif, et le comparer à des inventaires réalisés sur la même période et le même périmètre les années précédentes, nul ne peut affirmer qu’il y a eu un bénéfice.

Pas de passe-droit, les naturalistes étaient confinés comme tout le monde et donc pas d’inventaires (mis à part dans les jardins privés, car les parcs et boisements étaient fermés) !

C’est donc sans preuves scientifiques que j’évoque ci-dessous quelques bénéfices présumés pendant cette période.

Le premier bénéfice est indirect : une certaine prise de conscience, de la part des êtres humains, de l’existence d’une faune et d’une flore de proximité. En effet le confinement a permis, en l’absence de bruit et d’activités effrénées, de renouer avec des sens tels que la vue et l’ouïe. Il n’y a pas eu d’invasions d’oiseaux ou bien de mammifères pendant le confinement, juste des observateurs plus attentifs et une faune moins dérangée par les humains.

Pour les oiseaux l’absence de bruits parasites a une influence directe sur la communication entre les individus et leur permet aussi d’être plus attentifs aux prédateurs.

La réduction significative de la circulation a proportionnellement induit une réduction des collisions avec les animaux.

Le confinement profite également à la tranquillité des oiseaux nichant sur les plages ou les rives des fleuves.

Aucune incidence positive sur les milieux agricoles où l’activité s’est déroulée sans changements.

Pour les habitats boisés, une tranquillité retrouvée en période de reproduction.

Un court répit également pour la régulation des animaux par piégeage.

L’absence de tonte des espaces publics a profité aux insectes et par ricochet à ceux qui les consomment. Par contre les jardins privés ont été sur-entretenus.

Ces maigres bénéfices sont-ils durables ?

Sitôt la fin du confinement sifflée, chacun a repris crescendo ses activités. Avec pour certains secteurs une certaine frénésie tels que la gestion des espaces verts et des bermes routières.

On a pu assister également à une ruée vers les campagnes, boisements, parcs et jardins, livrés sans retenue aux appétits de jeux et d’activités de plein air, sans considération aucune pour la faune et la flore qui y vit. Les franciliens ont multiplié les sorties en plein air en guise de rattrapage.

Tout a repris comme avant si ce n’est pire…. Combien d’électrochocs faudra-t-il à nos contemporains pour qu’ils intègrent qu’ils doivent partager équitablement le territoire avec la faune et la flore et non pas occuper le terrain à la manière d’armées de conquistadors.

En conclusion : Arrêt de l’érosion de la biodiversité, on n’est pas prêts d’en voir le début du commencement !

Poursuivre la réflexion :

« Biodiversité et déconfinement : pourquoi l’essentiel n’y est pas ? » par Grégoire Lois – Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France (ARB îdF) https://www.arb-idf.fr/article/biodiversite-et-deconfinement-pourquoi-lessentiel-ny-est-pas

« Confinement et biodiversité » par Grégoire Lois – Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France (ARB îdF) https://www.arb-idf.fr/article/confinement-et-biodiversite

« Confinement de l’Homme  : un répit pour une biodiversité exsangue » : https://www.actu-environnement.com/ae/news/confinement-covid19-biodiversite-repit-35259.php4

07/2020 _ Corinne Dumont – Association de Sauvegarde de l’Environnement d’Epône, membre d’Yvelines Environnement